« Eaux et biodiversité dans les espaces commerciaux » retour sur le webinaire AESN/PERIFEM
Un partenariat qui s’étend au-delà de la co-conception d’un guide
L’Agence de l’eau Seine-Normandie, partenaire du PEXE, est un établissement public de l’État. Elle finance les ouvrages et les actions qui contribuent à préserver les ressources en eau et à lutter contre les pollutions, en respectant le développement des activités économiques, sur son territoire de compétence: le bassin hydrographique de la Seine et des fleuves côtiers normands. Ce financement s’opère sous forme de redevances prélevées auprès des « pollueurs » et redistribuées auprès des collectivités, industriels, agriculteurs, soucieux de dépolluer les territoires.
Le PERIFEM est un interlocuteur reconnu des pouvoirs publics et des leaders d’opinion ayant pour mission de représenter les enseignes de la grande distribution, du commerce spécialisé et des centres commerciaux et de les connecter avec les fournisseurs de solutions, les institutionnels et les parties prenantes et ainsi contribuer au partage d’informations, au défrichage d’innovations et à l’élaboration des réglementations.
Ces deux acteurs ont décidé de rassembler leur expertise afin de concevoir le guide « eaux et biodiversité dans les espaces commerciaux » qui s’inscrit dans le programme « Eau & Climat » de l’AESN. Ce plan d’aide au financement des projets permettant de reconquérir la qualité de l’eau et de s’adapter au changement climatique correspond au 11ème programme d’intervention 2019-2024 de l’agence de l’eau Seine-Normandie.
Au delà d’un partenariat pour la conception de ce guide, l’AESN et le PERIFEM ont décidé un partenariat solide à long terme.
A propos du guide
Le guide « eaux et biodiversité dans les espaces commerciaux » a pour objectif d’aider les adhérents à prendre en compte, de façon pragmatique et économe, les enjeux liés à la biodiversité et à la protection des ressources en eau. Celui-ci est à destination des opérationnels, porteurs d’un projet de rénovation, d’agrandissement ou de construction neuve. Il est conçu en 2 parties :
- Une première partie sur les raisons d’une nouvelle démarche concernant l’eau et la biodiversité (les enjeux de la démarche, le cadre réglementaire, les acteurs et interlocuteurs et les certifications, labels, prix et subventions)
- Une deuxième partie sur la façon de s’engager en faveur de l’eau et la biodiversité (la gestion intégrée de l’eau pluviale, les points de vigilance, la démarche initiale…)
Eaux et biodiversité dans les espaces commerciaux
L’aménagement des espaces commerciaux ne peut se faire sans prendre en considération les sujets liés à l’eau et à la biodiversité. L’eau se rarifie, l’un des principaux enjeux est donc la sobriété en eau. En effet, « le prix de l’eau va augmenter, des stratégies d’économie d’eau sont donc à mettre en place », explique Patricia Blanc, Directrice Générale de l’AESN. Il est également question de réduire et supprimer les pollutions de l’eau par la collecte et le traitement des effluents pollués, la réduction des micropolluants et le prétraitement des effluents raccordés à un réseau d’assainissement public. Patricia Blanc poursuit en expliquant que le sujet principal en termes d’aménagement des espaces commerciaux reste la gestion des eaux de pluie à la source en raison de l’engorgement des systèmes d’épuration d’eaux usées qui provoquent des inondations. Les solutions pour y remédier sont fondées sur la nature (végétalisation). Par ailleurs, il est également « nécessaire de végétaliser ces espaces pour les rafraichir et les rendre plus agréables » (lutte contre îlots de chaleur par exemple).
Pour Philippe Pauze, Président de PERIFEM les principaux enjeux de l’aménagement des espaces commerciaux concernent :
- La préservation de la biodiversité ;
- La réponse aux attentes des consommateurs et l’amélioration de l’expérience client et ;
- La réponse au contexte réglementaire de plus en plus présent.
L’eau, ennemie de notre système urbain ?
Jean Bouillon, ingénieur du bureau d’étude TAKAHE, rappelle que la ville est déconnectée de l’écosystème naturel et que plusieurs dysfonctionnements vont s’intensifier. Le système actuel est saturé, l’augmentation des phénomènes pluvieux et l’imperméabilisation des villes met en faillite nos systèmes d’assainissement basés sur la collecte et l’évacuation. L’eau et le végétal permettre l’adaptation des territoire aux réchauffement climatique. Pour lui, il est impératif que les villes se reconnectent à l’écosystème naturel. Pour cela, Jean Bouillon propose de suivre le principe d' »écologie fonctionnelle » car l’écologie est très technique et peut être utile à notre système.
Déraccordement et végétalisation massive
Bernard Michel, ingénieur du bureau d’étude TAKAHE prône une politique de raccordement par des solutions de gestion intégrée pour remédier à ces dysfonctionnements. La solution de gestion intégrée s’oppose à la solution traditionnelle, qui consistait à avoir un bassin enterré unitaire et une pompe de relevage, et correspond au stockage et à l’infiltration des eaux pluviales au plus proche de leur point de chute. Il faut éviter les solutions qui font transiter l’eau par des ouvrages vers d’autres ouvrages et il faut déraccorder pour soulager le fonctionnement des réseaux. « La gestion devient intégrée dès lors que le système hydraulique utilise un lieu ou un ouvrage ayant déjà une première fonction et est entretenu pour cette fonction ». Cela permet de ne plus créer d’ouvrages exclusivement hydraulique, de diminuer les coûts d’investissement et de diminuer les coût de maintenance. Ces solutions conviennent à tous les types de projets. « La gestion de l’eau de pluie en surface par ruissellement vers des espaces verts en creux est la solution la plus vertueuse pour l’environnement et la moins onéreuse ». Pour Bernard Michel « l’eau doit être au service du paysage ».
Retrouvez les 11 commandements de la gestion intégrée dans le guide !
Les études de végétalisation massive des villes s’intensifient. Jean Bouillon explique que le rôle de la nature évolue pour l’homme : si l’on plante des arbres c’est d’abord pour le bien-être des populations bien que cela soit indirectement bénéfique à la biodiversité. Les arbres permettent de lutter contre les pics caniculaires (évapotranspiration et ombrage), les inondations, la pollution de l’air (absorbent les microparticules) et le bruit. Des outils permettent d’évaluer les fonctions écosystémiques des arbres comme par exemple Tree Eco. Les enjeux de la végétalisation des villes sont variés : économiques, environnementaux, techniques, d’image, …
Retrouvez des exemples de gestion intégrée de l’eau sur le portail des initiatives environnementales du commerce en France : magasinresponsable.com