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Vitrine de l’Innovation PEXE 2025 : ZENI remporte le prix Eau et biodiversité !

Interview | ZENI, lauréate PEXE 2025 : des microalgues pour traiter les eaux industrielles et valoriser les effluents

Une technologie de rupture pour la transition écologique et l’économie circulaire

Lauréate du Trophée de l’éco-entreprise innovante PEXE 2025 dans la catégorie Eau & Biodiversité, la start-up ZENI innove en mettant les microalgues au service de la dépollution industrielle. Traitement des eaux, récupération du carbone, valorisation des biomasses en bioplastiques ou biostimulants : la solution coche toutes les cases de la durabilité.

Dans cet entretien mené par Hélène Bouillon-Duparc, Marie-Caroline Cunze (Directrice Commerciale & Projets) et Jean-Michel Pommet (CEO) détaillent leur procédé, ses applications industrielles, et l’impact du trophée sur leur développement.

Un système in situ basé sur la culture de microalgues

Marie-Caroline Cunze (MCC) : Nous installons des systèmes de culture de microalgues directement chez les industriels. Les microalgues absorbent naturellement les polluants présents dans les effluents : nitrates, phosphates, matières organiques, micropolluants… voire même certains métaux lourds. L’industrie agroalimentaire est notre cœur de cible, mais nous intervenons aussi dans les cosmétiques, l’aquaculture ou l’extraction végétale.

Jean-Michel Pommet (JMP) : Nous développons également la valorisation de cette biomasse en bioplastiques compostables ou biostimulants, selon la qualité de l’effluent traité.

Un photobioréacteur breveté, compact et rapide

Le cœur du système est un photobioréacteur breveté, compact (100 m² suffisent) et très rapide : le traitement se fait en 1 à 3 jours.

MCC : On reprend le principe de la phytoépuration, mais en version accélérée, sans chimie, sans déchets, avec une consommation énergétique minimale… et un vrai potentiel de réutilisation de l’eau (REUT).

Réduction des coûts et retour sur investissement rapide

JMP : Contrairement à de nombreuses solutions classiques du traitement de l’eau, notre modèle permet de générer de la valeur via la vente ou l’autoconsommation de la biomasse. Cela rend possible un ROI rapide – un vrai changement de paradigme pour le secteur.

Une qualité d’eau permettant la REUT et la résilience face aux sécheresses

MCC : L’eau traitée peut être réutilisée pour le nettoyage ou les usages non potables sur site. Grâce aux nouveaux décrets REUT (janvier et juillet 2024), les industries agroalimentaires peuvent réutiliser leurs eaux, ce qui les protège des restrictions sécheresse imposées aux installations classées.

Un accompagnement de bout en bout pour le client

ZENI propose une étude de faisabilité avec pilote, dimensionne l’installation, construit le système et s’occupe de la valorisation de la biomasse, en rétrocessionnant les revenus au client.

De la Bretagne… à l’espace ?

JMP : Nous travaillons avec le CNES dans le cadre du programme Spaceship FR pour créer un système zéro rejet en aquaculture. C’est ce projet qui nous a permis d’être labellisés Deeptech par Bpifrance. Depuis, nous avons réalisé dix POC dans différents secteurs (viande, lait, brasseries…) avec des souches de microalgues spécifiques selon les effluents.

Une reconnaissance nationale avec le Trophée PEXE

MCC : Merci au PEXE, à l’Ademe et au ministère de l’Économie pour cette visibilité. Cela donne un vrai coup d’accélérateur national à notre projet.

JMP : Nous avions déjà une reconnaissance régionale en Bretagne et Pays de la Loire. Ce Trophée nous donne l’opportunité d’être mis en lumière à Pollutec 2025, ce qui est précieux à ce stade de notre développement.


Crédits

Interview réalisée par Hélène Bouillon-Duparc
Journaliste-rédactrice
Spécialisée Environnement, Éco-industrie & Innovation