
France Hydrogène est la fédération professionnelle qui rassemble l’ensemble des acteurs de la filière hydrogène française : centres de recherche, laboratoires, centres techniques, industriels (330 dont le tiers de grands groupes et le reste de PME et startups dans la mobilité, l’industrie et l’énergie) et, en aval, près de 70 collectivités territoriales (régions, métropoles…) ainsi que des clusters et pôles de compétitivité. Ceci représente un total de plus de 460 membres. Par ailleurs, France Hydrogène qui comptait jusque-là douze délégations régionales en France métropolitaine vient d’en créer deux supplémentaires, l’une en Corse, l’autre en Martinique et Guyane.
« Afin de décarboner les secteurs de l’industrie et des transports, nous souhaitons promouvoir l’hydrogène renouvelable ou bas carbone, c’est à dire de l’hydrogène qui a émis moins de 3,38 kg de CO2eq par kg produit, alors qu’aujourd’hui, le taux est en moyenne de 10 à 12 kg », explique Christelle Werquin, déléguée générale.

L’hydrogène renouvelable ou bas carbone est produit par électrolyse (à partir d’électricité renouvelable ou bas carbone) ou par thermolyse / pyrogazéification de biomasse. L’hydrogène produit par du vaporeformage de gaz naturel mais dont les émissions sont captées et stockées peut également être considéré comme de l’hydrogène décarboné.
L’hydrogène en France
Le sujet de l’hydrogène est particulièrement au cœur de l’actualité mi-2023 avec, au niveau européen, l’adoption des Actes délégués de la directive RED 2 permettant à la France (tout comme la Suède), compte tenu de leur mix électrique décarboné, d’assouplir les règles d’additionnalité selon lesquelles toute production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone doit se faire via une production supplémentaire d’énergie renouvelable.
En France, la nouvelle stratégie nationale Hydrogène est attendue dans les prochaines semaines. France Hydrogène souhaite qu’elle ne s’arrête pas à la décarbonation des plus grands sites industriels émetteurs de GES mais qu’elle porte également sur les usages liés à la mobilité aussi bien lourde que légère. Car « si l’hydrogène ne remplace pas la batterie, il sera indispensable pour compléter jusqu’à 15 % du parc des véhicules utilitaires légers ».
« Nous avons identifié un potentiel de demandes pour l’ensemble des filières entre 600 000 et 1 million de tonnes. Nous devons poursuivre sur l’objectif de 6,5 GW fixé pour 2030 pour répondre à la demande existante et considérons que l’on doit pousser l’effort jusqu’au bout. C’est là l’enjeu fondamental à nos yeux de ne pas abandonner tout un pan d’usages, souligne Christelle Werquin. D’ailleurs, en France, on a déjà beaucoup investi dans des gigafactories. De plus, la filière commence à préparer le sujet aviation et maritime puisque des quotas sont fixés par l’Union européenne pour le secteur aéronautique. Nous devons donc nous préparer tout de suite. Il faut également se préparer à répondre à une demande plus importante, jusqu’à 10 GW, qui pourra être servie par de la production locale et/ou des importations ».
L’hydrogène : une opportunité professionnelle
Pour France Hydrogène, un autre aspect fondamental est que si l’hydrogène constitue un des vecteurs clés de décarbonation permettant de répondre à l’urgence climatique, il présente aussi des atouts importants en matière d’emploi. Il y a à la fois des métiers à préserver et des métiers à construire en donnant l’opportunité de travailler pour la transition. C’est tout le tissu économique des territoires qui est concerné.
Auteur : Hélène Bouillon-Duparc