L’intelligence artificielle et les éco-entreprises : un levier d’innovation au service de la durabilité
L’intelligence artificielle (IA) s’impose aujourd’hui comme une technologie clé, capable de transformer profondément les entreprises, y compris les éco-entreprises qui œuvrent pour une économie plus durable. Pourtant, l’adoption de l’IA dans les PME et ETI françaises reste une révolution tranquille, marquée par des enjeux multiples. Cet article propose un tour d’horizon de la situation, des perspectives liées à la durabilité, et des initiatives concrètes autour de l’IA au service de la transition écologique.
L’IA dans les PME et ETI françaises : une révolution tranquille
Une étude récente de Bpifrance Le Lab, réalisée auprès de plus de 1 200 dirigeants de PME et ETI, révèle une prise de conscience forte de l’importance de l’IA : 58 % des chefs d’entreprise la jugent cruciale pour la survie de leur société à horizon 3-5 ans. Cependant, si la volonté est là, la mise en œuvre reste prudente et graduelle.
Freins et leviers à l’adoption
- Stratégie IA définie par 43 % des entreprises
- Usage de l’IA générative par 26 %
- Usage d’IA non générative par 16 %
L’optimisation de l’existant, la réduction des coûts et le maintien de la compétitivité restent les motivations principales, tandis que la capacité à exploiter l’IA pour développer l’activité est encore limitée.
Digitalisation et capital humain
La digitalisation progresse, mais 43 % des PME-ETI n’analysent pas encore leurs données pour piloter leur activité. Or, ces données structurées sont un socle indispensable à une IA performante. Par ailleurs, la résistance au changement des collaborateurs, la peur des mauvais usages et la difficulté d’identification des cas d’usage ralentissent l’intégration.
Diversité dans les profils d’adoption
L’étude identifie quatre profils de dirigeants : sceptiques, bloqués, expérimentateurs et innovateurs, avec des disparités marquées selon le secteur, l’âge, la formation et le genre.
« L’adoption de l’IA va bien au-delà d’une question technologique. Il faut une intégration stratégique, alignée sur les besoins métiers », souligne Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance.
L’IA au service de la transition écologique : étude Greentech Innovation
L’intelligence artificielle facilite désormais la compréhension et la gestion des dynamiques territoriales : mobilité des personnes, occupation des sols, répartition des espèces… Elle permet aussi d’optimiser les consommations en eau, énergie, ou déplacements, tout en améliorant les services publics, par exemple pour l’analyse de dossiers d’autorisation environnementale.
Initiatives publiques et feuille de route
Le Ministère de la Transition écologique et le Ministère de l’Aménagement du territoire ont lancé une feuille de route « IA et transition écologique », pilotée par l’Ecolab du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD).
- Création de la Communauté des Acteurs de l’IA dans les Territoires (CAIAT)
- Déploiement de projets « démonstrateurs d’IA frugale » pour la transition écologique
- Animation du « Club de l’IA » pour les administrations ministérielles
Référentiel pour une IA frugale
Pour limiter l’impact environnemental des technologies IA, un premier Référentiel Général pour l’IA Frugale a été publié, en partenariat avec l’Afnor. Ce référentiel vise à mesurer et réduire l’empreinte écologique des usages IA, essentiel dans un contexte où ces technologies, malgré leurs bénéfices, peuvent aussi être énergivores.
Conclusion
L’intelligence artificielle représente un levier majeur pour les éco-entreprises, en contribuant à la fois à l’optimisation de leurs processus et à l’atteinte d’objectifs durables. Mais cette révolution nécessite une approche prudente, intégrée et progressive, où les enjeux humains, économiques et environnementaux sont pris en compte. Accompagner les dirigeants dans cette transition est donc essentiel pour maximiser les bénéfices de l’IA au service de la planète.