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Introduction à l’Economie Circulaire

Notre économie linéaire actuelle n’a pas été conçue avec un mécanisme de recyclage, ainsi l’environnement a longtemps été une décharge pour les déchets. C'est pourquoi le secteur de l'économie circulaire a le vent en poupe et attire de nombreuses entreprises appartenant aux réseaux membres du PEXE. Quels sont ses grands principes ?

Un système qui s’inspire de la nature 

L’économie circulaire est, d’après la définition de l’ADEME, « un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades de vie des produits (biens et services) vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien être des individus ». C’est un système biomimétique qui aspire à un monde zéro-déchet dans lequel le déchet ne représentent plus une contrainte. Il devient une ressource à Réduire, Réutiliser et Recycler. On l’oppose à l’économie linéaire.

Le PEXE et l’Economie circulaire

Au sein des réseaux du PEXE, plusieurs entreprises ont choisi un business model intégrant des principes de l’économie circulaire. C’est le cas des entreprises adhérentes de nos réseaux membres Team², Federec, CD2E … (voir l’intégralité des réseaux concerné par ce secteur d’activité)

Aussi, de nombreux évènements (rencontres ecotech, webinaires, ateliers, etc.) au sein de notre écosystème abordent les sujets d’économie circulaire. C’est le cas notamment des Rencontres Ecotech « Territoires en transition et Eco-PME d’Ile-de-France », la prochaine étant organisée le 4 juin 2021 par le PEXE en partenariat avec l’ADEME. 

Economie Circulaire et Entreprises

Les effectifs dans l’économie circulaire sont évalués à près de 800 000 emplois équivalents temps plein (ETP), soit plus de 3% de l’emploi global.

Les entreprises ont tout intérêt à se pencher sur le sujet de l’économie circulaire. En effet, cela peut leur assurer un gain de compétitivité. S’engager dans un tel secteur permet également aux entreprises d’anticiper les nouvelles législations (feuille de route de l’économie circulaire (FREC) en France, loi-anti gaspillage pour une économie circulaire,…) et de répondre aux attentes de consommateurs de plus en plus sensibilisés et engagés. C’est aussi un moyen pour l’entreprise de fédérer ses employés. Pour finir, de nombreuses opportunités de financement sont à saisir dans le cadre du plan France Relance. Le Gouvernement prévoit un montant de 2 milliards d’euros pour le développement de l’économie circulaire.

Les choix de points d’intervention sont multiples pour les entreprises voulant adapter leur business model aux principes de l’économie circulaire. L’entreprise peut vouloir intervenir sur :

  • l’approvisionnement circulaire (par exemple l’upcycling),
  • le reconditionnement et remanufacturing,
  • l’accès au produit (la location de matériel par exemple),
  • la seconde vie du produit (les plateformes de revente par exemple)
  • le traitement de la fin de vie du produit.

Une analyse du cycle de vie (ACV) est nécessaire afin que l’entreprise puisse déterminer à quel moment du cycle de vie du produit elle souhaite intervenir.

L’économie de la fonctionnalité

L’économie de la fonctionnalité (EFC), qui consiste à remplacer la vente du bien par celle de la vente de l’usage du bien, est un des piliers majeur de l’économie circulaire. L’offreur reste propriétaire du bien, ce qui permet d’assurer :

  • l’allongement de la durée de vie des produits,
  • l’optimisation de la gestion de la fin de vie des produits et
  • la fidélisation de la clientèle par une meilleure qualité des services.

L’économie de fonctionnalité est un modèle exemplaire de prévention des déchets. En effet il va à l’encontre du modèle de consommation en volume et de l’obsolescence programmée.

Eco-concevoir

L’éco-conception, véritable levier de l’économie circulaire, est la démarche visant la réduction des impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie. De l’extraction des matières premières, à la production, la distribution, l’utilisation et la fin de vie. L’éco-conception est de plus en plus populaire car le cadre législatif s’accélère : législation en faveur d’une approche intégrée du produit, principe de la REP (Responsabilité Elargie du Producteur) et la multiplication des écolabels (comme par exemple le label Greentech Innovation). D’après l’ADEME, une entreprise sur 5 commence à intégrer l’éco-conception dans son business model, à 4 niveaux différents :

  • l’amélioration des produits (changement de certains composantes),
  • la reconception des produits (éco-conception de l’ensemble du produit),
  • l’innovation fonctionnelle (changement de la fonction du produit) et
  • l’innovation systémique (changement de toute la chaîne de valeur du produit). L’éco-conception passe notamment par
  • l‘approvisionnement durable qui, d’après l’ADEME, « concerne le mode d’exploitation/extraction des ressources visant leur exploitation efficace en limitant les rebuts d’exploitation et l’impact sur l’environnement pour les ressources renouvelables et non renouvelables. »

En choisissant d’éco-concevoir, les entreprises se positionnent sur LE marché de demain.

Le réemploi

Le réemploi, autre pilier fondamental de l’économie circulaire, consiste à prolonger la durée de vie d’un produit. Le propriétaire d’un bien peut être amené à vouloir s’en séparer parce que ses attentes et ses besoins ont évolué (obsolescence d’évolution) ou parce que la mode et que les standards de beauté ont changé (obsolescence culturelle). Il peut alors donner ou vendre son bien. Cela permet de lutter contre la surconsommation de produits neufs tout en générant des bénéfices économiques.

Avec plus de 6700 structures en France (recycleries, structures de l’Economie Sociale et Solidaire, …), le réemploi est un secteur à la dynamique positive. Cependant, certains freins au réemploi persistent :

  • concurrence des produits neuf à bas coûts,
  • manque de confiance sur la qualité du produit
  • réticence au niveau de l’hygiène.

Tri et valorisation des déchets

Le tri est une préoccupation majeure depuis plusieurs années comme le démontre le cadre législatif. Par exemple, la loi de juillet 2016 qui oblige les professionnels à trier 5 types de déchets (papier/carton, métal, plastique, verre et bois, dans des poubelles dédiées). C’est le tri 5 flux des déchets.

325 millions de tonnes de déchets sont produits en France chaque année. Le plus gros producteur de déchets en France et en Europe est le BTP avec 70% des déchets produits en France. 20% proviennent des activités économiques hors construction, 9% des ménages et 1% seulement des collectivités.

Les acteurs privés ou publics que l’on retrouve autour de la thématique du déchet sont :

  • les acteurs de la collecte et du traitement des déchets,
  • les recycleurs,
  • les éco-organismes comme Citeo
  • et les acteurs de l’ESS (recycleries, ressourceries, …).

Les 3 gros enjeux autour du déchet sont d’ordre techniques, réglementaires et environnementaux.

Au niveau technique, les centres de tri et le traitement par enfouissement ou incinération ne correspondent plus aux besoins actuels. Les centrales de tri ne sont pas uniformisées et l’extension des consignes de tri génèrent de nouveaux besoins.

Au niveau réglementaire en environnemental, les déchets sont au centre des objectifs publics car le traitement des déchets par incinération ou par stockage génère 80% des émissions françaises de méthane par les industriels et 21% des émissions globales en France.

Il existe 2 grandes catégories de valorisation :

  • la valorisation matière qui est à privilégier (transformation d’objets et matériaux en matières premières secondaires (recyclage, compostage, …)
  • et la valorisation énergétique qui consiste à produire de l’énergie à partir des déchets (incinération, gazéification, méthanisation).

La réutilisation

La réutilisation est une opération qui permet à un déchet d’être utilisé à nouveau en détournant éventuellement son usage initial. C’est un principe important de l’économie circulaire qui se matérialise souvent par la réparation.

La réutilisation est règlementée au niveau national et européen par des dispositifs REP (Responsabilité Elargie du Producteur) pour les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les déchets d’ameublement et les véhicules hors-service.

Le recyclage

Le recyclage est un processus de transformation d’un déchet, y compris des déchets organiques, en matière première prête à l’emploi. Il a fallu attendre 1992 pour qu’une loi sur le recyclage soit votée en France. Aujourd’hui, sur les 325 millions de tonnes de déchets produits en France chaque année :

  • 65% vont en recyclage-remblayage,
  • 29% partent en élimination
  • et 6% partent en filière de revalorisation énergétique.

Néanmoins, la France est loin d’être un exemple en matière de recyclage au niveau européen notamment à cause de sa difficulté à recycler les plastiques. Seul 14% du plastique commercialisé est collecté pour être recyclé dont 4% sont perdus dans le processus de recyclage et 8% sont recyclés en perdant certaines de leurs propriétés. Le plastique que l’on ne collecte pas est incinéré, mis en décharge, ou se retrouve dans nos océans.

La méthanisation (décomposition de matières organiques pourrissables grâce à des bactéries qui agissent en l’absence d’oxygène) et le compostage (dégradation des déchets organiques en présence d’oxygène et d’humidité), sont 2 processus de valorisation des déchets organiques. 

Le recyclage doit faire face à de nombreux enjeux qui sont autant d’opportunités à saisir pour les entrepreneurs. Les enjeux sont d’ordre quantitatifs (la collecte d’un volume suffisant de déchets), qualitatifs (meilleurs procédés de recyclage, incitation au recyclage par l’éco-conception, homogénéiser les ressources pour faciliter le traitement) et de compétitivité (rentabiliser le recyclage).

Très à la mode et plus efficace que le recyclage, l’upcycling ou surcyclage attire de plus en plus les fabricants et consommateurs. C’est un procédé permettant de réutiliser des matériaux pour leur offrir une nouvelle identité ou un nouvel usage. C’est une pratique qui s’intègre parfaitement aux principes de l’économie circulaire.

Consultez le document de l'ADEME sur l'économie circulaire Téléchargez
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